BOULANCOURT

VILLAGE DE CARACTERE

Histoire du village

L’histoire de la commune de Boulancourt nous permet de revenir dans le temps :

Origine du nom :

De l’anthroponyme franc romanisé Bodolinus et du latin cohors, « cour intérieure » ou « enclos de la résidence seigneuriale ». Le site du Chatelet est le lieu des premières occupations humaines du néolithique moyen, vers 4500 ans av. J-C et à la fin de l’âge du bronze vers 900 av. J-C. Boulancourt a dépendu des seigneurs établis au château tout voisin d’Augerville dont les plus célèbres sont Jacques Cœur ainsi que Perrault, le secrétaire du Grand Condé.

Toponymie :

Le nom de la commune est composé de deux parties : Boulan et Court. D’après MT Morlet, Boulan pourrait venir du nom germanique romanisé : Bodolinus. « Court » est une terminaison classique qui au début voulait dire « enclos » puis « parc ». Cela est une première liaison avec Augerville qui aurait été la villa gallo-romaine

 Préhistoire :

Toute la région est parsemée de nombreux vestiges préhistoriques, Boulancourt ne fait pas exception à la règle.

Le site des Fiefs a été fouillé en 1987. Une nécropole d’une vingtaine de sépultures dont une sous une dalle de près de 15 tonnes y a été mise au jour. Le site du Châtelet « l’éperon barré », en 1990-1996. Ce site occupé vers 4500 av. J.-C. puis vers 900 av. J.-C., a été prospecté sur le plateau surplombant la vallée. On y a trouvé les restes d’une habitation (trous de poteaux) et une double rangée de palissades. Clairement, ce site situé sur un éperon était fait pour défendre les habitations. On y trouvait, en effet, des fossés puis des palissades puis les constructions, sur un côté, le site dominait la vallée de l’Essonne. De nombreux objets y ont été trouvés en poterie ou en os, mais pas d’objets métalliques qui ont peut-être disparus.

Sur le site de la carrière de la SAMIN, on a découvert en 2003-2004 les restes de 7 maisons (trous de poteaux) et de sépultures dont l’une était celle d’un homme ayant subi une amputation présentant des signes de cicatrisation.

Moyen Âge :

 Plan de seigneurie de la moitié du XVIIIe siècle.

Aucune trace de l’époque gallo-romaine n’a été mise au jour, mais comme il en a été trouvé à Augerville, près de l’église, on peut affirmer qu’il y avait des Gallo-Romains à Boulancourt. Avant le XIIe siècle, rien n’est certain, les légendes racontent qu’il y aurait eu un château occupé par les barons de Boulancourt et un hôpital au lieu-dit « La Maladrerie ». L’existence d’une importante construction à cet endroit est certaine car de nombreux restes de fondations ont été mis au jour par des agriculteurs.

Les premières pierres de l’église actuelle ont été posées à la fin du XIIe siècle. La nef d’origine ne pouvait pas contenir plus de 300 personnes debout, ceci indique que la population de l’époque était nettement inférieure. Après les destructions de la guerre de Cent Ans qui a ravagé la région, l’église a été reconstruite au XVe siècle. C’est à cette période que la famille de Jacques Cœur, argentier du roi Charles VII est devenu propriétaire de Boulancourt. Marie Cœur, petite fille du financier, occupe les lieux et se marie à Eustache Luillier dont elle eut treize enfants. L’un d’eux, Jean Luillier, était seigneur de Boulancourt.

Sa fille Gabrielle Luillier, femme influente à son époque (XVIe et XVIIe) n’est probablement jamais venue à Boulancourt.

Époque moderne :

Pendant de nombreuses années, Boulancourt dépendit des seigneurs d’Augerville ayant souvent d’importantes fonctions auprès de la cour, tel Jean Perrault au XVIIe et les Berryer au XIXe siècle. La perception de la dîme échappait au seigneur d’Augerville au profit de la Cure. L’un de ceux-ci, au XVIIe siècle, tenta de supprimer la cure de Boulancourt et de la remplacer par celle d’Augerville. Cette affaire fit grand bruit et les habitants hostiles à ce projet menacèrent le curé d’Augerville qui dut cesser d’exercer. Un nouveau curé de Boulancourt fut nommé, M Lartillot. À la Révolution, les biens de l’Église et des nobles devinrent biens nationaux. Ceux-ci vendus aux enchères en 1793 furent tous rachetés par onze habitants du village. La propriété des terres est donc toujours restée entre les mains des paysans locaux. À partir de cette période, le village est doté d’une représentation communale avec un maire. Les comptes rendus des conseils municipaux nous permettent d’avoir une documentation solide. Puis vint la conscription, dès 1795, les parents de huit appelés qui « sont à la défense de la Patrie », touchèrent un dédommagement. Parmi ces appelés, l’un d’eux, Pierre Viron eut une carrière militaire chargée mais revint blessé à Boulancourt. En 1815, il fallut héberger et nourrir les Prussiens et Autrichiens, certains habitants dont Pierre Viron qui était devenu garde-champêtre, attaquèrent un soldat ennemi. Trois habitants ainsi que le maire furent arrêtés.

Il y eut des escarmouches en 1870 à Augerville mais apparemment pas à Boulancourt. La Première Guerre mondiale apporta son lot de douleurs, huit noms sont portés sur le monument aux morts.

Boulancourt, à l’initiative de l’Église, a eu une école dès la première moitié du XVIe siècle. Très éloignée des écoles actuelles, il s’agissait d’une masure et de maîtres mal payés. Ils avaient souvent un autre métier, ainsi, en 1817 le maître d’école était aussi menuisier et passait plus de temps dans sa menuiserie que dans son école. En 1833, il y avait 45 enfants dans l’école et 53 en 1867. En 1874, comme dans beaucoup de communes, on construisit une mairie-école. Dans la première moitié du XXe siècle, le nombre d’élèves décrut et l’école ferma en 1966 ;

Les tours :

Tours crénelées de 1928.

Une immense poterne cimentée se trouve au bout de l’allée qui traverse Boulancourt et va jusqu’à Augerville. Cette construction anachronique, qui fait illusion de loin, a été réalisée par une milliardaire américaine dans les années 1926-1930.

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En 2015, les tours ont bénéficié d’un éclairage électrique qui permet de valoriser cette belle architecture durant la nuit.

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Pour découvrir notre village, vous pouvez vous procurer soit à la mairie soit chez Françoise (bar-tabac), le livre rédigé par Monsieur Tintignac, au prix de 25 €.

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« L’opportunité s’est présentée en 2013 de réunir plusieurs habitants de Boulancourt pour pérenniser la mémoire de notre commune, grâce principalement à M. Jean-Pierre Tintignac, passionné d’histoire, qui a notamment suivi toutes les fouilles sur le site du Châtelet. […] Notre désir a été de réunir le passé et le présent, de les « graver dans le marbre » afin que les futures générations de Boulancourtoises et Boulancourtois puissent découvrir et conserver une mémoire de notre beau village. Pour leur immense travail, je ne peux que féliciter tous les protagonistes de ce projet et également remercier l’imprimerie Maury pour la participation qu’elle y a apportée afin que la petite commune de Boulancourt possède une belle image de son histoire. Certes à l’échelle de l’histoire de Boulancourt, notre passage correspond à une courte période, mais il est des opportunités qu’il faut savoir saisir lorsqu’elles se présentent. Je pense que cet ouvrage en fait partie… » Eric Jaire, Maire de Boulancourt. (Extrait de la préface du livre.)